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Les Sarrois et leurs nationalités
La région de la Sarre n'était pas encore définie comme pays jusqu'en 1919, quand ses frontières furent fixées pour la première fois. Au cours de son histoire, la région de la Sarre changeait souvent sa nationalité: Dès le début du Moyen Age, des parties du pays appartenaient à quatre différents comtés et
duchés
allemands jusqu'en 1815. Cette période fut toutefois interrompue deux fois. De 1682 à 1697 et de 1792 à 1814, la région appartenait à la France. (Pour plus de détails - en allemand - voir au début de la page Namen, Wappen etc.) Après le Congrès de Vienne en 1815, elle fut rattachée à la Prusse et à la Bavière.
A cause de ces changements fréquents, la nationalité des habitants changeait également plusieurs fois.
A) Entre 1815 et 1920 : Prussiens ou
Bavarois
La plupart étaient des Prussiens. Seulement une petite partie des habitants de la Sarre étaient des Bavarois. Car la majeure partie du pays appartenait depuis 1815
(Congrès de Vienne) au royaume de la Prusse, et une plus
petite partie au royaume de la Bavière. La frontière traversait le pays au
Sud-Est, p.ex. au milieu du village Kohlhof (près de Neunkirchen) qui était
ainsi séparé en « Kohlhof prussien » et « Kohlhof
bavarois ». Les conséquences se font remarquer jusqu’à aujourd’hui :
la partie autrefois prussienne appartient maintenant à la ville de Neunkirchen,
la bavaroise depuis 1985 à Limbach (pour plus de renseignements voir Wikipedia
allemand sous Limbach).
Comme on peut voir à droite sur la reproduction de la carte d’identité délivrée en 1919, la nationalité de la propriétaire est indiquée comme
« Preußen » (Prusse).
B) De 1920 à
1935 (l’époque du « Saargebiet ») : « Prussiens - Sarrois » ou « Bavarois - Sarrois »
Après la Première Guerre mondiale, le pays de la Sarre fut séparé de
l’Empire germanique, conformément au traité de Versailles de 1920. Appelé « Saargebiet »
(Territoire de la Sarre), il était administré par une commission gouvernementale,
sous l’autorité de la Société des Nations. Economiquement il était lié à la France, et il était occupé par des troupes coloniales françaises.
La nationalité des habitants restait "Prussien" resp. "Bavarois", mais avec le complément "Sarrois".
C) Pendant
l’appartenance au IIIe Reich de 1935 à 1945 et après la guerre jusqu'au 15 juillet 1948: Allemands
Au moment où notre pays fut rattaché au Reich, le 1er mars 1935
après le référendum du 13 janvier, ses habitants ont à nouveau
acquis la nationalité allemande. Les citoyens la gardèrent après la guerre aussi pendant l’occupation par les Américains
respectivement par les Français.
Leurs enfants nés
entre le 1er mars 1935 et le 15 juillet 1948 en Sarre étaient aussi des « Allemands ».
D) De 1948 à 1956 (pendant la période de l’Etat Sarrois
partiellement autonome) : Sarrois
Après la création de l’Etat sarrois le 8 novembre 1947, la loi sur la nationalité sarroise ("Staatsangehörigkeitsgesetz") entra
en vigueur le 15 juillet 1948. De
cette manière la « Nationalité
sarroise » fut créée. Elle fut reconnue en France et ses TOM, mais pas dans les autres pays. Seuls les citoyens qui accomplirent une des conditions du § 1 de la loi reçurent une carte d’identité rouge avec un A devant le numéro de la carte. Ceux-ci étaient les « vrais » Sarrois, on les nommait « Rotpässler »
(propriétaires de carte rouge). Les autres reçurent une carte grise avec un B, et l'état sarrois leur refusait certains droits fondamentaux (voir plus bas!). Voici les conditions pour recevoir une carte rouge:
a) Etre né(e) en Sarre.
b) Dans le cas contraire, être
l’enfant d’un père (en cas de naissance illégitime d’une mère) né(e) en Sarre.
c) Avoir emménagé avant le 30 janvier 1933 [c'était le jour de la nomination de Hitler
comme chancelier] en Sarre et y avoir habité au moins pendant 10 ans.
d) Etre l’épouse ou la veuve d’un homme qui possédait la nationalité
sarroise.
e) Etre l’enfant d’un père (en cas de naissance illégitime d’une mère) qui
remplissait l'une des conditions b) ou c).
Celui qui répondait à l’une de ces conditions était Sarrois sous la condition qu'il habitait
en Sarre le jour d’entrée en vigueur de cette loi (§ 1, 2). Celui qui habitait en dehors de la Sarre et remplissait
l’une des conditions mentionnées sous a)
ou b) pouvait aussi devenir Sarrois à condition que le
gouvernement l’autorisait à revenir en Sarre dans le délai de 3 ans (§ 3), ou qu'il
avait émigré après le 30 janvier 1933 pour des raisons politiques ou qu’il avait
été déporté (§ 4). Celui qui avait été déplacé par force pour des raisons
politiques ou à la suite des événements de la guerre et qui remplissait
une des conditions formulées dans a) jusqu’à e) pouvait réclamer la nationalité
sarroise au cours d’une année après l'entrée en vigueur de la loi.
Ces prescriptions eurent souvent des conséquences bizarres: Par exemple, un enfant
né en 1939 à Sarrebruck était d’après la loi Sarrois. Si ses parents n’étaient
pas nés en Sarre et y avaient immigrés seulement après le 30 janvier 1933, ils
n’étaient pas reconnus comme Sarrois, alors qu’ils y habitaient depuis beaucoup
d’années et y avaient même mis un enfant au monde.
Simultanément à l’installation de
la nationalité sarroise, la nationalité
allemande fut retirée à la population de la Sarre (§ 2). Si on voulait garder celle-ci, on
pouvait renoncer à la nationalité sarroise pendant une pérode de 6 mois après
le jour d’entrée en vigueur de la loi.
Alors rien ne changeait pour cette personne : elle gardait la
nationalité allemande et était considérée comme étranger/-ère en Sarre (§ 3). Le nombre
de personnes qui firent usage de cette posssibilité n’est pas connu.
Tous ceux qui n’étaient pas considérés d’après ce règlement comme de
« véritables » Sarrois avec une carte d’identité rouge, obtinrent une
carte grise avec un B devant le numéro. C’est la raison
pour laquelle on les nommait « Graupässler »
(propriétaire de carte grise). Cette carte était pour eux uniquement une sorte
de permis de séjour en Sarre.
Au cas où ces personnes avaient l’intention de partir en voyage vers la
République fédérale ou vers d’autres pays (sauf la France), elles étaient
obligées (au moins jusqu’au début des années 50) de se procurer, avant leur
départ, la permission de rentrer en Sarre, marquée dans leur « Titre
d’Identité et de Voyage ». Autrement elles risquaient être refoulées au
moment de leur retour.
Mais il y eut beaucoup plus grave : Les possesseurs de cartes grises étaient
privés de certains droits fondamentaux. Un
exemple : Seuls les possesseurs de carte rouge ont bénéficié au moment des élections politiques du droit de vote et
d’éligibilité inscrit dans la constitution sarroise (Art. 66). La même chose
pour les droits de liberté, de réunion,
d’association, d’aller et revenir (Art. 5, 7, 9) et la protection d’expulsion (Art. 11). Ainsi on pouvait enlever le permis de séjour aux possesseurs de la carte
grise en cas « d’atteinte aux intérêts importants de la
Sarre ». (Ce sujet sera bientôt approfondi ici).
A peu près 50.000 personnes possédaient cette carte grise qui faisait d’eux
des « Sarrois inférieurs ».
D) Après le rattachement de la Sarre en 1957: Allemands
Le 1er janvier
1957, la Sarre fut
rattachée à la République fédérale comme nouveau « Land ».
Les Sarrois obtinrent en même temps la nationalité
allemande et devinrent par conséquent des citoyens de la R.F.A..
(Traduction par Rita Bruchier, Karlsruhe)
Diese Seite wurde erstellt am 04.9.2011 und zuletzt bearbeitet am 22.4.2019
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